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Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est fréquemment présenté comme un instrument incontournable pour évaluer la consommation énergétique d’un logement.
Cet outil a acquis une importance croissante lors de l’achat ou de la location d’une propriété.
Toutefois, depuis 2011, des changements suscitent des interrogations grandissantes quant à la fiabilité du DPE pour estimer correctement la consommation énergétique d’un bien immobilier.
Poursuivez votre lecture pour déterminer si le DPE demeure un outil véritablement efficace et fiable.
DPE : un écart significatif entre la théorie et la réalité !
Des doutes ont émergé quant à la crédibilité du DPE suite à une récente étude menée par le Crédit Mutuel Alliance Fédérale et le Conseil d’analyse économique, portant sur le lien entre le DPE d’un logement et sa consommation énergétique effective. Sur un échantillon de 180 000 ménages, les résultats ont révélé des disparités notables.
En effet, l’étude a mis en lumière une différence significative entre la consommation énergétique réelle d’un ménage et celle correspondant à sa classe de performance énergétique. Il s’avère que cette dernière est bien plus élevée dans la réalité que dans la théorie. Un écart de consommation 6 fois inférieur a été constaté entre une classification A ou B et un logement classé G selon le DPE.
En revanche, la consommation énergétique des bâtiments performants s’est révélée être 80 % plus élevée dans la réalité par rapport aux prédictions de cet outil de diagnostic. Pour les logements mal isolés, leur consommation réelle s’est avérée être 50 % inférieure aux valeurs prédites par le DPE. Par ailleurs, des consignes à suivre peuvent vous permettre de gagner deux lettres de DPE d’ici 2025.
Le comportement des consommateurs : un facteur influant de l’écart
Un facteur déterminant dans ces écarts est le comportement des consommateurs.
Les personnes vivant dans une maison mal isolée ont un comportement différent de celles résidant dans un logement bien isolé.
Cette disparité s’explique principalement par des contraintes budgétaires, poussant les foyers modestes, dont le logement est une passoire thermique, à sacrifier leur confort pour réaliser des économies d’énergie et réduire leurs factures.
À l’inverse, les personnes plus aisées, qui disposent d’un logement parfaitement isolé, ont tendance à privilégier leur confort thermique en augmentant la température dans leur maison, créant ainsi un effet rebond.
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Une étude de l’Observatoire national de la précarité énergétique a confirmé cet effet en révélant que 26 % des Français ont souffert du froid pendant au moins 24 heures dans leur logement. Pour les foyers aisés, cette étude a mis en évidence une surconsommation de 5 % correspondant à une différence de 2 classes dans le DPE.
Les failles du DPE pointées du doigt
Bien que le comportement des consommateurs joue un rôle important dans l’écart de consommation d’énergie, le DPE présente également quelques failles qu’il convient de souligner. Une étude réalisée par HelloWatt indique que 71 % des notes de performances énergétiques pourraient être erronées.
Le magazine 60 millions de consommateurs a renforcé ces constatations en attribuant 5 DPE différents à chacun des 4 propriétaires.
Le résultat est que chaque logement a obtenu au moins deux notes différentes, soulignant que le DPE est un outil de diagnostic complexe dont les méthodes de calcul ont tendance à dévaloriser les petites et anciennes habitations.
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Une évolution indispensable du DPE pour atteindre l’objectif de la neutralité carbone
Le DPE revêt une importance capitale dans la mesure où la rénovation énergétique des bâtiments constitue un objectif majeur pour parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050.
Actuellement, les bâtiments contribuent à hauteur de 12 % des émissions nationales de CO2. Il est donc crucial que le DPE fournisse des données précises sur la consommation énergétique effective des logements.
Bien que cet outil prenne en compte certains aspects clés de la performance énergétique, son évolution est nécessaire pour permettre à chacun de se rapprocher au maximum de l’objectif zéro carbone.
Intégrer la consommation réelle dans des conditions spécifiques serait un moyen d’appréhender des aspects de la construction qui ne sont actuellement pas pris en compte dans le DPE.